ANTHONY

 

04h00

Papa vient de rentrer du travail. Il me réveille en retournant violemment mon lit. Ce n’est pas dans son habitude, généralement il me prévient avant de me faire du mal. Je me fige en statue. Son visage s’approche du  mien. Il a bu. Sa main rugueuse prend mon visage et le relève vers le sien. C’est le geste le plus doux qu’il m’a adressé depuis quelque temps. Il écrase sa cigarette sur la structure en fer de mon lit qui surplombe mon crâne. De la cendre se dépose sur ma cornée, je plisse les yeux et tente de ne pas crier ni pleurer. Sa sacoche s’écrase sur le sol de l’entrée et papa pénètre dans les toilettes, je le vois qui descend son pantalon. Il siffle une chanson.